Arno, je n'ai pas parlé de faux intermittents dans l'audiovisuel mais des permittents, nuance. Comme tu travailles dans ce domaine, tu sais certainement que c'est devenu une technique de gestion de la part de beaucoup de structures d'utiliser la carotte de l'intermittence pour gérer son personnel à bon compte. Je n'opposait pas les employés de l'audiovisuel et ceux du spectacle vivant mais je pointais la permittence qui permet aux salariés et employeurs de pouvoir mettre les heures là où il faut, quand il le faut et au nombre qu'il faut, ce qui est impossible (ou très peu) dans le cas d'emploi basés sur une activité vraiment intermittente (ce qui est le propre du spectacle vivant).
Je ne vais pas souffler sur les braises mais je connais bien les deux domaines d'activités et je peux te dire que l'économie du spectacle vivant n'a rien à voir avec celle de l'audiovisuel et que cette dernière pourrait, dans beaucoup de cas, très bien se passer de l'intermittence sans couler, ce qui n'est absolument pas le cas dans le spectacle vivant.
Ceci dit, il est vrai qu'il existe aussi des structures fragiles dans l'audiovisuel (de création surtout) et que certaines grosses structures du spectacle vivant usent et abusent, elles aussi, du statut comme variable d'ajustement.
Il suffit aussi de lire certains articles de la revue de presse ou des témoignages sur ce forum pour se rendre compte que très peu de gens de l'audiovisuels viennent exposer des problèmes de précarité ici. Dans le spectacle vivant, ils sont légions.
parce que si les faux intermittents que nous sommes dans l'audiovisuel n'étaient pas la pour cotiser (en épuisant leurs droits en 24 mois comme je le fais), je ne suis pas sur que les "vrais " intermittents du spectacles dont tu semble faire partie aient encore un statut digne de ce nom.
Cet argument est le même que celui qui oppose les intermittents et ceux du régime général qui cotiseraient pour eux. C'est le meilleur moyen pour diviser nos professions et ça, ça arrangerait bien du monde là-haut. Je le répète: c'est le principe de la permittence que je dénonce et non l'audiovisuel en tant que tel.